Notre Histoire
Maurice Samat, l'un des fondateurs de l'aéroclub et ses amis pilotes, devant un Caudron C 282.10, en 1934.
Fondé à La Réunion en 1933, l'aéroclub Roland Garros est le 3ème plus ancien de France. Il réunit des passionnés pour lesquels l'aviation est certes un loisir, mais aussi et surtout une vocation.
Le 1er avion ayant atterri sur l'île était un Farman 190 dont le moteur et le réservoir avaient été modifiés. Parti du Bourget le 17 octobre 1929, l'équipage constitué du capitaine Marcel Goulette, de l'adjudant-chef René Marchesseau et du sergent-chef Jean-Michel Bourgeois, est arrivé à destination le 26 novembre, après un raid de 24 étapes à travers l'Afrique en passant par Madagascar.
En 1933, Maurice Samat négociant automobile dyonisien, importe un Potez 43 de France. Il lui donne le nom de « Monique », du nom de sa fille. Il fonde le 10 août avec Paul Louis Lemerle, Emile Hugot et Paul Garros, l'oncle de Roland, le 1er aéroclub de l'île. Nommé « Roland Garros » en hommage au héros de guerre, le club compte alors 58 adhérents.
Le 10 septembre 1933, Maurice Samat et Paul Louis Lemerle réalisent la première traversée Réunion-Maurice sur le Potez 43. L'avion se pose au lieu-dit Mont-Choisy. Deux mois après, avec l'escadrille de l'Amitié composée de 3 avions, Jean Hily réalise la première liaison aéropostale entre les deux îles. Les pilotes de l'Aéroclub Roland Garros effectuent 14 traversées aller-retour entre La Réunion et Maurice, jusqu'en 1934. Le 4 octobre de cette année là, Jean Hily disparaît en mer avec 2 passagers. En voulant jeter une gerbe à sa mémoire Paul Louis Lemerle décolle de La Réunion…et disparaît à son tour le mois suivant : le 2 novembre.
Paul Louis Lemerle avant sa disparition.
Même endeuillé le club continue ses activités, le 17 novembre 1934, Madame Kopp, est la première femme à obtenir son brevet de pilote à l'aéroclub.
Jean Hily premier pilote breveté.
Les frères Genet et leur Caudron Luciole.
Le Bloch 120 du commandant Dagnaux en 1938.
Le biplan Raab Katzenstein Kl Ic Schwalbe II, immatriculé en 1935.
Au cours des années, plusieurs pilotes négociants en sucre, tels qu'Armand Adam de Villiers et Emile Hugot, tracent leurs pistes privées à Grand-Bois, à La Plaine des Cafres et à Saint-Joseph. Cette multiplication des plateformes favorise l'engouement du public qui vient assister aux meetings aériens dominicaux, en train spécialement affrété.
En 1935, lors d'une tournée de meetings aériens présentés à travers l'Afrique et les îles, Marcel Genet, donne un numéro de trapéziste accroché aux ailes d'un Caudron, piloté par son frère Georges.
Le 28 décembre 1936, les membres de l'ACRG accueillent sur leur terrain de La Possession un Farman 199 Lorraine baptisé « Roland Garros ». Ce deuxième raid France-Réunion confirme qu'une liaison aéropostale régulière est possible.
Certains audacieux comme Frédéric Adam de Villiers, se lancent dans la construction amateur. Ci-contre « l'Avionnette » achevée en 1937, succède au « Pou du Ciel ».
L'Avionnette et un Potez sur la plage de la Saline vers 1937. © Gérard Ethève.
L'intérêt des réunionnais pour l'aéronautique permet l'émergence d'une liaison aérienne entre La Réunion-Maurice et Madagascar. Le 9 juillet 1938 le commandant Dagnaux réalise le premier de ces vols commerciaux entre La Réunion et Madagascar.
Contraint par la guerre en 1940, l'aéroclub met ses activités en sommeil. On remise alors les avions en bois dans les garages.
Robert Branlat aux commandes du Stampe SV4 C, offert par le Service de l'Aviation Légère et Sportive, pour la relance du club en 1952.
En 1949, après une interruption due à la seconde guerre mondiale, Maurice Samat réunit les anciens membres et les futurs adhérents à l'hôtel Bourbon. Il nomme un bureau provisoire avec Benoît de la Giroday, Dominique Sauger et Robert Branlat.
Le 17 juillet 1954, Paul Lemerle, fils du notaire disparu, et Serge Jeantet, contrôleur aérien, réalisent à bord d'un avion privé, un Sokol MIC8, le premier vol Réunion-Maurice d'après-guerre. Ils se posent sur le terrain de Mont-Choisy près de la stèle commémorant la première liaison aérienne entre les deux îles, celle du 10 septembre 1933.
En 1959, l'aéroclub compte une centaine de membres, Gérard Ethève, futur fondateur d'Air Austral en est le chef-pilote depuis 1955. Il part à Vichy prendre livraison du premier bimoteur de l'île. Il convoie le CESSNA UC78 Bobcat, jusqu'à La Réunion en compagnie de Bernard Astraud. Durant ce voyage de 9 jours, ils empruntent une route semblable à celle du Farman de 1929 : Oran, Colomb-Bechar, Tessalit, Niamey, Fort Lamy, Bangui, Stanley, Zanzibar, Moroni, Tamatave et La Réunion. Cet appareil permettra à Gérard Ethève d'effectuer des vols réguliers vers l'île Maurice.
Le 20 octobre 1983, dans le cadre de la commémoration des 50 ans de l'aéroclub Roland-Garros, Arthur Feibelman, Président du club, Philippe Barazer et le Président d'honneur de l'Aéroclub de France, Joseph Blond, effectuent la traversée Réunion – Maurice et retour sur le Cessna 172 F.OCTU. La dernière liaison en monomoteur datait de 1975.
En 1988, sur une initiative de l'ACRG plusieurs équipages effectuent un rallye aérien entre La France et La Réunion : La Route de La Vanille. Ce grand évènement permet au public d'admirer toutes sortes d'appareils: Volksplane 2, Morane Saulnier, C35…
De 2002 à 2006 les pilotes avaient institué la tradition de se rendre chaque année à Maurice en flotte complète. A l'occasion de son 70ème anniversaire, ce sont 8 avions de l'ACRG qui prennent la direction de Plaisance.
En 2016, Loïc Lovicourt, formé initialement par Philippe Barazer à l'ACRG, est sacré champion du monde de voltige « Advanced », à Radom en Pologne. Ayant rejoint l'équipe de France, il remporte la médaille d'argent l'année suivante au championnat d'Europe.